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mercredi 12 octobre 2011

Philosofuit.

Je suis un vieux métronome poussif. J'exhale péniblement dans un tempo arythmique les fumerolles cryptiques de ma sagesse ventrue. Le battement étouffé de ma bascule gripée clapote dans la flaque saumâtre de mon érudition. Ma pontifiance épanouie décortique avec une patience de vieux crabe l'infinité des interrogations inutiles que le voile de la sénilité a fait tomber devant ma cataracte précoce. Ma fulgurante vivacité de lézard paraplégique subjugue mes apprentis tandis que je catalogue l'inventaire illimité de mes connaissances putréfiées. Sempiternellement, je glose et dégoise, je logorrhe et hic. De la morphine dans mes veines coule naturellement, mon cœur à une allure mortifère gigote ses ventricules. Si en me regardant on plisse suffisamment les yeux, on distingue à l'entour de ma solide charpente germanique le halo caractéristique des saints et des orateurs rasoirs. Rendons justice, n'est ce pas, dans la plus pure tradition, sous ce gros chêne centenaire: je suis chiant. La réussite la plus formidable de ma vie fut d'amasser une quantité industrielle de savoir philosophique de grande qualité, de l'avoir réduit à de la bouillie de digression, noyé dans la ciure indigeste de mes égarements, bredouillements, chevrotements vocaux, et enfin servi dans l'emballage criard, prometteur et mensonger de ma dégaine d'universitaire chevronné.

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