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samedi 10 décembre 2011

J'ai un travail à rendre.

[Pour mes examens de branleur facqueux. Alors je viens ici, je rempli une page de rien en évitant soigneusement de regarder du côté de cette masse de brouillons, articles plus ou moins pourris en attente d'accouchement rapide ou d'euthanasie lente et douloureuse. De quoi je parle là ? Pas d'humeur à masturber mon cerveau bêtement, je vais parler concret. Pute et froid.]

C'est agréable le froid, ça nous renvoie à nos origines, quand on se terraient en grelottant misérablement dans des grottes. Le sang circule. Je suis une boule de feu dans un enfer de glace. Le monde est une brûlure hostile et je lutte pied à pied pour conserver au chaud mon intégrité pénienne. Et après 4 heures de bus parce que les trains de la sncf se sont fait hijackés par des Iraniens qui veulent tégéver dans la tour Eiffel et l'Élysée, c'est pas trop mal de tester un sorte d'inconfort différente. Meh.

Donc je viens de sortir du bus (baptisé pour l'occasion et avec toute ma haine "connard de chariot infernal") et je calcule rien hormis la diminution radicale et inquiétante de la circonférence de -je ne vais pas vous faire un dessin trop tard- mes couilles, ainsi que l'appréciable retour de mon corps à sa forme initiale, laquelle a été violentée par l'intervalle risible entre les sièges. Et pis là jvois une nana. Café au chocolat au lait avec deux sucres. Vieille. Genre trente ans. Pas jolie. Elle pose une question au chauffeur, un type sympa dont l'unique défaut est l'amour pour la variétés française des années 8O (1) j'écoute pas et je vais attendre une autre cochonnerie à roulettes pour rentrer maison.

Je la revoie qui malaxe le bitume derrière mon arrêt. Je lui demande si elle cherche une navette pour rentrer maison. Elle a un accent craignos mais whatever j'ai entendu pire. Tout va bien, elle habite à une demi-heure d'ici en voiture, et son copain vient la chercher. On discute un peu de l'aspect miteux et blockhausien de l'hôtel devant la gare. Elle le dit mal situé, les gens préfèrent habituellement être discrets, ça me semble bizarrement fair enough qu'on ne veuille pas pieuter devant la gare sans autre raison. Je relève pas l'allusion. On parle de la ville, qu'elle dit connaître comme son village et les villes aux alentours. Elle dit voyager. J'essaye de comprendre le rapport entre tout ça. Elle se dit finalement escort. Elle construit un discours de justification, comme si j'allais la dénoncer à un tribunal de la moralité publique. J'ai de ma famille à nourrir au pays me dit-elle. Eh, écoute ma grande tant que tu le vis bien moi j'ai pas de remarques à faire, ce qui m'embête, c'est ce qu'en pense son copain. Il a pas le choix, il est d'accord, sinon je le quitte. Il ne peut pas m'offrir ce que je veux (2). Putain. Parlez de culture. En voilà une pour qui la notion de fidélité n'est pas problématique : elle n'existe pas. La plupart des femmes qui font ça sont mariés, elle ne le disent pas à leur mari, moi je suis honnête. Mouais, j'imagine qu'entre deux maux il faut choisir le moindre. Si ta copine était escort, tu préférerais quoi ? Euh, idéalement, ma copine ne serait pas une pute, no offence hein, juste que voilà c'est culturel. Au lieu de l'insulter ouvertement, je lui dit que je suis romantique. Et là, surprise, le fait de faire l'amour avec d'autres hommes tout le temps n'exclu pas le romantisme avec son homme. Je suis coi, ça me la coupe presque littéralement, ma teub de PUSSO à moralité judéo-chrétienne. Je sais plus vraiment quoi dire. Je suis pas trop grande gueule hors de ma zone libre, je suis délicat avec la sensibilité d'autrui et pas seulement parce que je suis un froussard (3). Et là, un péquenot pas loin sait pas un truc à propos du parcmètre. C'est un vieux qui parle fort tout seul. Les ravages d’Alzheimer. En bon samaritain, je vais le voir. Quand je me retourne 40 seconde après, la prostiescort s'est volatilisée comme la Mary Poppins dévergondée qu'elle est.

FIN de l'histoire et DÉBUT du travail.


PS: la morale de l'histoire c'est que votre femme est très certainement une pute. Désolé.

(1) Radio nostalgie pendant plus de 3h30. Claude François et une foule difficilement imaginable de ringards inoubliables se sont succédés pour tenter de me mener à la folie. Je suis resté saint d'esprit en inventant un mantra d'insultes pour chaque œuvre impérissable.
(2) J'ai eu l'extrême naïveté de croire un instant que le problème était d'ordre sexuel et non financier. Des putes qui font ça pour le plaisir c'est courant non ?
(3) Les satellites de la CIA qui traquent vos pensées sont étonnamment facile à pirater. Pour éviter que ma maman, qui est hacker professionnel, sache que je me masturbe, je porte un couvre-chef en aluminium sur la tête 24 sur 7. Je sais pas si elle a pisté.

lundi 17 octobre 2011

Tchoutchou, gringos et marzipan.

De nouveau, un étranger manifeste m'a abordé dans la gare provinciale, à mi-chemin entre le TierMonde et l'AngleTier, que je fréquente assidûment pour mes études. La dernière fois, le type avait l'allure du semi-clochard hippie typique de nos cités françaises, et la toute aussi typique odeur d'étable après une crise généralisée de dysentrie dans sa population chevaline. Il avait l'immense avantage de maîtriser l'anglais courant, ce qui fît que ce ne fut pas une douleur dans le cul de lui expliquer en baffouillant que sans billets ni passeport, il risquait d'être foutu dehors à la prochaine gare. Nous nous sommes quittés à Lille, et dans un geste élégant je lui ai filé un paquet de pâte d'amende liddle, pour le préparer physiquement au pinage qu'il allait subir en prenant le tgv de Paris sans billet.

Mon nouveau copain était un genre de gitan. Perruque noire et lisse, gueule délicatement crevassée et rondouillarde, nez crochu, peau marron et yeux comme le puit dans The Ring. Il parlait 10 mots d'anglais. Avec un accent si exécrable que j'ai cru d'abord qu'il s'adressait à moi dans sa langue natale inférieure; Roumain, Esquimo, Aztèque... Ou que sais-je.
Il avait son billet, que dans un réflexe idiot, antipatriotique et xénophile, je l'ai aidé à composter. J'avais par contre de gros doutes sur l'existence d'un passeport, qu'il soit français ou vénusien, au nom de ce type. Il m'a offert de m'asseoir à côté de lui, honneur insigne que je n'ai pu refuser. Les barrières de la langue et de la race s'interposèrent belliqueusement entre nos molles velléités de dialogue, il regardait par la fenêtre tandis que j'écoutais avec une délectation coupable un couple de parvenus connifier sur des broutilles. Étonnamment, son odeur était indescriptible, dans le genre discrète, et parfaitement neutre. J'étais apparemment assis à côté d'un paquet géant de lessive importé de Tw8530386, une jolie planète près d'alpha du centaure, qui transitait sur terre sous packaging humain avant de prendre une navette pour l'étoile noire, où Dark Vater attendait, un paquet de caleçons sales dans la prothèse.

Super Omo extraterrestre pige que dalle quand j'essaye de lui faire entraver que nous sommes en France. Il ne sait pas où il est. Son billet dit qu'il doit prendre le tgv jusqu'à Paris mais il ne cesse de répéter "Autel, autel !" en désignant un hôtel en face de la gare. Malheureusement, je comprends que le prince extraterrestre ne veut pas m'inséminer, mais simplement se pieuter en envoyant se faire foutre son tgv pour Paris. J'essaye de lui expliquer qu'il est un irresponsable; et que sa famille l'attend, quelque part, dans une caravane. Je lui montre le billet, il me montre l'hôtel. Je glapis des trucs au pif, en franglais, en vénuroumain: "Paris, iou meuste guo tou Lille iurop tou taïque ze tgv, bratislava connard". C'était perdu d'avance, même dans sa langue natale ce type devait avoir un accent de visiteur d'outre espèce, il pourrait aussi bien m'offrir une explication concise et rationnelle en trois parties que ma seule réponse face à son sabir serait encore de l'ordre du Bratislava connard. Poignée de main, sans rancune. Mais bordel, s'il essaye de prendre le tgv demain, il va se faire tèje et me maudire auprès de Tlahuizcalpantecuhtli.

Et la dernière chose dont j'ai besoin c'est qu'une divinité métèque vienne me casser la gueule parce que j'ai maltraité un ressortissant.

mercredi 12 octobre 2011

Philosofuit.

Je suis un vieux métronome poussif. J'exhale péniblement dans un tempo arythmique les fumerolles cryptiques de ma sagesse ventrue. Le battement étouffé de ma bascule gripée clapote dans la flaque saumâtre de mon érudition. Ma pontifiance épanouie décortique avec une patience de vieux crabe l'infinité des interrogations inutiles que le voile de la sénilité a fait tomber devant ma cataracte précoce. Ma fulgurante vivacité de lézard paraplégique subjugue mes apprentis tandis que je catalogue l'inventaire illimité de mes connaissances putréfiées. Sempiternellement, je glose et dégoise, je logorrhe et hic. De la morphine dans mes veines coule naturellement, mon cœur à une allure mortifère gigote ses ventricules. Si en me regardant on plisse suffisamment les yeux, on distingue à l'entour de ma solide charpente germanique le halo caractéristique des saints et des orateurs rasoirs. Rendons justice, n'est ce pas, dans la plus pure tradition, sous ce gros chêne centenaire: je suis chiant. La réussite la plus formidable de ma vie fut d'amasser une quantité industrielle de savoir philosophique de grande qualité, de l'avoir réduit à de la bouillie de digression, noyé dans la ciure indigeste de mes égarements, bredouillements, chevrotements vocaux, et enfin servi dans l'emballage criard, prometteur et mensonger de ma dégaine d'universitaire chevronné.

mardi 31 mai 2011

Branlette (de) littéraire sur fond de ciel couvert.

Je voulais faire un truc sérieux, mais je coince, donc je vous propose une page de pub en attendant.

Je regardais les nuages, et je cherchais vainement un moyen de traduire en mots la perception que j'avais d'eux. Deux ou trois idouillettes, des trucs semi-poétique remachés, mais rien de concluant:
Tantôt volutes cotonneux déchirés et épars, sillonnements presque végétals de fines nervures et blancs entrelacs de vaporeuse sève, tantôt tissu aux mailles si denses qu'il en est pull, tricoté par les lentes bourrasques de la voûte azurée. Ou encore, clairs arrachements enfumés, vers invisibles tissant la soie pâle des expirations divines, essence volatile et aérienne du rêve, poils de couilles d'angelots...

Mais bof bof bof, blah blah blah, ça marche pas, il faut se rendre à l'évidence, parfois le réel est juste trop "goûté" par les sens pour qu'on puisse traduire le ressenti. C'est génial, on peut apprécier un moment de vie presque à nu, à travers une fenêtre presque neutre, dépouillée de concept, mais en même temps on touche là, horriblement, nos limites, ce ciel là était en même temps multitudes et singularités, un instant entièreté distincte dans le fond de l'oeil, puis mosaïque dont chaque carreau est fresque à elle seule dans une complexité évanescente presque fractale.

Et blah blah blah. Mais il était beau, ce ciel, à laisser la langue sèche de mots.
Être jeune, c'est posséder la capacité d'émerveillement. Sans elle, tu ne fais que t'émervieiller.

mardi 3 mai 2011

Blah nucléaire blah

Je suis un mec plutôt gentil et normal. Je tolère les noirs, je supporte les arabes non-musulmans, je cultive un mépris discret teinté de pitié pour les invisibles minorités asiatiques, affiche une désapprobation hautaine -et dans l'air du temps- envers les roms et prends généralement une position complexe de aikido quand je croise un terroriste musulman (1).

Mais s'il y a une foutue race dégénérée dont l'existence même me tord les noyaux, c'est les écolos. De tous poils. Qu'ils soient hippies fumeurs de hashs, bobos de la gauche verte, militants greenpeace ou faucheurs d'OGM.
Entendons nous bien, je hais tous les écolos, mais j'abhorre encore plus positivement ceux qui s'opposent au nucléaire comme si leur vie en dépendait.

Franchement, copain, le nucléaire, aucun risque.

Et puis si ça pète, que ce soit ici ou ailleurs, on va pas pleurer sur une poignée de millions de morts violentes, de cancéreux terminaux et de bébés à deux têtes, si ? Et puis c'est joli un réacteur nucléaire, on dirait un vase duquel s'échapperait une fleur de vapeur évanescente, et c'est toujours plus décoratif que ces éoliennes de merde là, je maudis le con qui a eu l'idée de me planter ses ventilateurs géants dans ma bucolique campagne bien mieux taillée pour accueillir la fine cambrure évasée des bénitiers tchernobyliens. Il faut de l'énergie, garçon, pour pouvoir continuer notre montée en puissance en direction d'irrationnels accumulations de biens dispensables (ultra inutiles) et néfastes (en contradiction avec sa nature même) pour l'homme.

Say, copain, pour te dire la vérité, au fond de ce petit cœur pris dans une gangue d'indifférence, je te respecte un peu. Parce que tu as encore le courage de rêver, tu es aveugle à une dure réalité qui dit que jamais les puissants ne feront machine arrière sur l'engin nucléaire, et ça, tu pourras toujours t'égosiller dans tes manifs à t'arracher la gorge, c'est gravé dans à jamais dans le marbre froid du caillou "progrès technique". Je vais te donner une seule raison pour laquelle le développement du nucléaire dans les années à venir est un processus irrésistible.

1) Les masses, poteau, les grosses masses inertes dans mon genre ne comprennent un danger que quand il leur fait "Coucou, JE SUIS DANS TON LIT", sauf que le jour ou ça arrivera, on aura tous plus ou moins des nageoires sur les mollets et des tentacules sur le ventre à cause de la surprolifération des instruments de mort qui font marcher le micro-onde. (2)

J'aurais aussi pu donner l'argument de la fin du pétrole et de la dépendance énergétique des États dans tous les domaines (surtout importante pour faire zoum l'engin capitalo-mercantile meurtrier), ce n'est pas le manque de connaissance qui m'a fait reculer (motto du blog : parler sans rien savoir et pour ne rien dire) mais l'appel du ventre.

Jeu: du racisme s'est incidemment glissé dans le texte, sauras-tu le retrouver ?


(1) Ce qui arrive de plus en plus souvent, se reporter à l'œuvre autobiographique de Marine Le Pen "Mon combat, la lutte d'une femme aryenne contre les sales bougnoules à turbans".
(2) À ce sujet, mes lasagnes agromerdes certifiées 1% viande animale m'attendent.

mardi 26 avril 2011

Philosophie, grand-mère et obscénités diverses

Ça fait plusieurs fois que je me fais violemment retourner par un texte philosophique. Toi t'arrives, innocent, tu te confies au texte avec ton incandescente pudeur de vierge, tu crois niaisement que la pensée textuelle va s'écouler d'une même limpidité torrentielle dans tes canaux d'analyse cérébraux en découlant d'un ordre logique et cristallin, donc aisément compréhensible. Force est de constater que ça ne se passe jamais comme ça.

Une analogie pertinente serait de comparer le viol mental que le texte fait subir à l'invasion de la maison d'une adorable petite mami (napperons en dentelle, papier peint fané, fauteuils confortables écorchés par un vieux matou, parfum doucâtre de senescence) par une troupe de sado-masochistes avec accessoires ludiques et flaques de foutre inclues.

Non, je le vois bien, vous n'êtes pas horrifiés, je vais vous demander encore une fois de mélanger ces différents éléments dans votre crâne : mami/foutre chaud/S&M/ napperon/fouet/chat/bite.


Voiiiilà, on y est.

vendredi 22 avril 2011

Le concombre, hideux légume fruit du potager infernal d'un Lucifer végétalien

Brah brah, la vie c'est Trop.
Trop de gens à voir, d'endroit à vivre, de choses à faire. Trop de possibilités.

Pas assez de temps.

Temps que l'on jette par les fenêtres.'Videmment, perdre son temps c'est aussi un choix. Un gros connard disa (du verbe diser) tantôt un truc approximativement du style 'Blah blah temps qu'on a aimé perdre pas perdu blah'. Mais merde.

Trop d'espace, le plus petit coin perdu déjà trop vaste pour qu'on puisse l'embrasser et s'en saisir.
Trop de gens, qu'on verra sans connaître, ou qu'on connaitra sans voir.
Trop de saveurs, couleurs, odeurs, qu'on va oublier, gâter, ignorer.
Trop de choix, de possible, de liberté.

Blah blah en notre finitude d'être imparfait s'entrechoquent la soif d'infini, ce besoin de galoper comme un poney nain vers l'absolu, et notre nature lourde et terrestre qui aime le borné, les clôtures et délimitations, les lignes droites et les frontières, les murs et les cartes, les prévisions et le concrete, en un mot comme en 345 (et 2578 si l'on compte les synonymes associés)

[ Pause épluchage concombres ] Il est sympa step-père de faire la cuisine mais on a du personnel prévu à cet effet pas besoin de se salir les patounes [ Pause épluchage concombre ]

le zôm (et la fâme aussi, mais le mot zôm contient le groupe fâme en tant qu'il désigne la zunânité, msuivez ?) a une intelligence reptilienne. Cette intelligence, à ne pas confondre avec le cerveau reptilien, se manifeste avec la petite salope de voix qui nous chuchote: "On est pas bien là à glander dans notre gentillette monotonie quotidienne ?" et nous empêche de retourner la vie et le monde en général comme un gant de toilette sous un troupeau de tapirs volants.

Si je devais chercher à donner une preuve (dogmatique) de l'existence de l'âme, je parlerais de l'impression d'enfermement que l'on ressent parfois dans la carapace corporelle, de ce désir de dépasser en vivacité le corps et les choses, de l'entrevision que l'on fait parfois de ce que serait notre volonté *cataclop*(1) un fois retirée la bride de la contingence charnelle et terrestre.

*cataclop cataclop*(2)


(1) Bruit du mont saint-michel en vitesse de croisière (28 nœuds marins).
(2) Same shit as upstair.

lundi 18 avril 2011

Savatage rapide de jaloux sans envergure

Quatrième de couverture de l'animal que donc je suis de Deuleuze:

'Souvent je me demande, moi, pour voir, qui je suis - et qui je suis au moment où, surpris nu, en silence, par le regard d'un animal, par exemple les yeux d'un chat, j'ai du mal, oui, du mal à surmonter une gêne. Pourquoi ce mal ? J'ai du mal à réprimer un mouvement de pudeur. Du mal à faire taire en moi une protestation contre l'indécence. Contre la malséance qu'il peut y avoir à se trouver nu, le sexe exposé, à poil devant un chat qui vous regarde sans bouger, juste pour voir. Malséance de tel animal nu devant l'autre animal, dès lors, on dirait une sorte d'animalséance l'expérience originale, une et incomparable de cette malséance qu'il y aurait à paraître nu en vérité, devant le regard insistant de l'animal, un regard bienveillant ou sans pitié, étonné ou reconnaissant. Un regard de voyant, de visionnaire ou d'aveugle extra-lucide. C'est comme si j'avais honte, alors, nu devant le chat, mais aussi honte d'avoir honte. Réflexion de la honte, miroir d'une honte honteuse d'elle-même, d'une honte à la fois spéculaire, injustifiable et inavouable. Au centre optique d'une telle réflexion se trouverait la chose - et à mes yeux le foyer de cette expérience incomparable qu'on appelle la nudité. Et dont on croit qu'elle est le propre de l'homme, c'est-à-dire étrangère aux animaux, nus qu'ils sont, pense-t-on alors, sans la moindre conscience de l'être. Honte de quoi et nu devant qui ? Pourquoi se laisser envahir de honte ? Et pourquoi cette honte qui rougit d'avoir honte ? Devant le chat qui me regarde nu, aurais-je honte comme une bête qui n'a plus le sens de sa nudité ? Ou au contraire honte comme un homme qui garde le sens de la nudité ? Qui suis-je alors ? Qui est-ce que je suis ? A qui le demander sinon à l'autre ? Et peut-être au chat lui-même ?'

Tout ça à l'air d'être l'amorce d'une réflexion philosophique intensément ardue, voire une invocation au tube d'aspirine, mais rassurez-vous, pas besoin de lire l'œuvre, laquelle semble s'adresser à une catégorie toute spécifique de malades mentaux dont l'auteur se pose en représentant: les types qui ont honte à poil devant leur chat.

Putain de fiottes d'intellectuels de gauche.

Édition: L'auteur du livre se trouve après vérifications être Derrida, un autre philo-branleurdenouille célèbre.
Édition²:Pas deuxleuz mais Deleuze.

mercredi 13 avril 2011

Mater un magazine matant

L'autre jour, j'urinais dans ma posture habituelle, gracieuse et empreinte de noblesse ; c'est à dire le buste penché vers l'arrière, la tête dirigée dans la direction approximative de Saturne -œil droit mi-clos et gauche fermé, les hanches tournées vers l'ouest pour suivre l'inclinaison de 26 degrés de la jambe droite par rapport au carrelage qui sert d'axe des abscisses, les pieds parallèles distants l'un de l'autre de 12 pouces exactement et les bras levés simulant le ressac de flots imaginés.

Donc je performais mon rituel journalier de vidange, quand soudain, du coin de l'oeil (droit, mi-clos) j'aperçois la face boursouflée de José Garcia, laquelle, fendue d'un sourire barbu de violeur multirécidiviste, mate effrontement ma viri-vulnérabilité ainsi dévoilée.

Ma première réaction fut la honte. Que dirait ma mère s'il elle savait que je montrais mes parties à des parties tierces ?
Puis vint la rage, on a beau être hétéro curieux, il y a des limites que les acteurs de 51ème zone au faciès de bouc mutant ne peuvent franchir impunément.

Rage impuissante, car hélas, le rituel est en cours, et je me démène en vain pour en accélérer le déroulement, agitant hystériquement le bâton cérémoniel pour signifier aux ouailles qu'il faut vider les lieux. Mais, alors que tout semblait perdu, et que le voyeur pédéraste triomphe, une idée s'extrait de la meute intérieure aux aboiements vengeurs. En gardant le haut du corps immobile, je déplace la jambe gauche pour qu'elle puisse supporter le poids du corps entier. puis, précautionneusement, rotationne la droite de manière à ce que v= 2.4 cm/seconde, vitesse optimale considérant le besoin de stabilité du bassin dans la continuation du rituel. À T+ 4 secondes après le début de la périlleuse manœuvre, José prend un kick bien senti -quoiqu'un peu lent- qui le fait chuter derrière la machine à laver dans un bruit de pages froissées.

Chasse rideau.

dimanche 10 avril 2011

Une famille en Nord

Parfois, et de plus en plus souvent maintenant que les beaux jours arrivent, j'entends, qui proviennent d'un jardin proche, des échanges vocaux qui feraient passer la plus croustillante scène de bienvenue chez les chtis, celle où des analphabètes consanguins sous alcool essayent d'imiter le parlé humain (1), pour un congrès de l'académie française.

Une chose reste sûre, il s'agit bien d'une tentative d'exprimer une pensée, bien que le terme "pensée" soit sans doute trop fort pour définir le piètre simulacre de connexion cérébrale -aussi vétuste qu'un réseau télécom malien- qui tient lieu d'intelligence à ces êtres. Ces cris, s'ils paraissent marquer une volonté de signifier, ou, en tout cas, de communiquer, n'en sont pas moins extrêmement dépourvus de la plus infime parcelle du plus minuscule atome d'indice laissé par une indiscernable et hypothétique trace de civilisation.

Si je voulais en toute humilité m'avancer modestement à révolutionner la science moderne, j'affirmerais que je suis en présence du quasi mythique chaînon manquant qui fit -et fait encore- couler tant d'encre dans les luttes entre créationnistes et évolutionnistes.
Aucune preuve tangible ne peut à ce stade être présentée, mais le témoignage de votre serviteur, qui vous assure de sa sincérité et met son honneur ainsi que son nom en jeu: jamais dans mon éminente carrière de biologiste-anthropologue de renom il ne me fut donné à entendre de cris si primitifs provenant de gosiers -a priori- presque humains. À ces sons gutturaux, ma fibre scientifique hypertrophié subit un terrifiant ébranlement, signalant que l'auteur, la chose à l'origine de ce cri était de manière certaine un vestige de temps immémoriaux, qui, bien que vivant en ville, avait conservé intact son indomptable férocité primitive.
Qu'un milieu urbain ait si peu d'influence sur le développement d'un individu qu'il garde inviolée sa singularité atypique idéale (2) peut étonner, mais on se rappelera à cette occasion les cas d'autarcie grégaire constatés par les docteurs Graham et Stephenson de l'école de Dublin, dont les travaux ont montrés la préservation de leur état premier de groupes entiers alors même qu'ils étaient en contact avec des populations allogènes plus évoluées (3).

Une question reste à élucider en dernière instance: comment une tribu d'hommes en devenir -dix-mille ans d'évolution restant jusqu'à l'homo sapiens- a t'elle réussie à acheter une maison ?


(1) Il s'avère que cette scène dure tout le film.
(2) Clin d'oeil Weberien que mon lecteur sociologue aura saisi.
(3) Pour plus de précision se reporter à leur ouvrage: "Les animaux humains, Étude sur trois générations des populations écossaises souillant la sainte terre d'Irlande", qui est un modèle de rigueur scientifique et d'objectivité.

jeudi 7 avril 2011

La modernité est une pute pro-ana

Je me suis juré de rester pur jusqu'au mariage. Question de principe, vous voyez, genre porter fièrement l'étendard immaculé de ma virginité (conservée au prix d'un impressionnant marathon onanistique) sur le champ de bataille qu'est ce siècle impie où le paganisme sexuel hippie le plus débridé est devenu la répugnante norme.

Mais, bien que je m'épatasse moi-même par ma volonté de fer une telle ascèse, je dois avouer que parfois elle plie, se tortillant comme le cobra sous le charme chantant de délicieux minois vaquant de-ci de-là. Aujourd'hui par exemple, le coup lâchement porté à mes mâles parties provenait d'une bête admirable, et admirablement en phase avec les canons de la mode actuelle, qui clament que tous les mâles doivent être musclés (mais de manière "naturelle", façon ouvrier du bâtiment macho macho olé olé), et toutes les femelles des cintres à gros heinsses pour vêtements de luxe minimalistes (portés en toute innocence, cependant, on est pas des putes). Elle était donc, en toute objectivité, peu vêtue (tout en affectant un air de candeur virginale du plus bel effet), et montrait suffisamment de jambes pour qu'un habile boucher puisse en découper cinquante belles tranches sans toucher à la jupe (ou au foulard de mami, c'est selon, le motif pot-pourri et couleur automne à l'agonie portant à confusion).

Ces jambes, mon seigneur ! Un princier mât de cocagne, un fantastique ascenseur cuivré vers le palier septième des cieux, une pièce de viande sans viande comme on en voit que chez les tops ukrainiens.
Et ce visage mon bon monsieur ! On aurait dit que l'ange de l'exhibitionnisme était venu-nu faire du deltaplane sur le tarmac de ma fac.
Et ces gourdes, ma bonne dame ! A t'on pas idée de doter une cruche de si splendides gourdes !

Raaaaah ! Femme, sois un homme !

Oublie ça, veux-tu.

Plutôt, concentre-toi davantage sur le contenu et moins sur ce packaging qui fait de toi rien de plus qu'un objet sexuel turpide ! Sûr, je n'aime pas non plus la grise marmotte de bibliothèques universitaires, surtout quand elle est doublée d'une grosse vache milka, mais il y a certainement un juste équilibre, non ?

mercredi 6 avril 2011

Du haut de mon piédestal d'ignorance, je profère des vérités éternelles.

[Suite à l'article affreusement niais et préado (emo même, je suis en train de perdre toute estime personnelle), voici en avant première l'essai philosophique à deux mains de BHL et Bill Kaulitz, écrit sous doliprane 1000 une nuit d'insomnie]

Je voulais dormir tôt, mais c'est foutu. Je suis trop impressionnable. Après une conversation relativement anodine, de nouveau, le plateau de mes certitudes n'a plus d'assiette, et vacillent ainsi les couverts de ma tranquillité d'esprit.

Où est le monstre ? J'ai parfois l'impression de connaître des gens, et je crois qu'ils me connaissent, connaissance réciproque, qui, même superficielle, reste valable dans l'action concrète. Puis on se rend soudain compte que le fil tendu au-dessus de l'abîme est arrimé à un décors de théâtre en lambeaux. Bordent le gouffre il y a respectivement Cours et Jardin, lesquels, bernés par cette mince pelure de pelote, croient chacun tenir pour acquise la bobine de l'autre. Puis un beau jour, ou peut-être une nuit, surgit l'aigle noir de la lucidité ; le lien est rompu, seul reste le vide. Cours et Jardin, par dessus la mâchoire denudée, se considérant d'abord avec stupeur, en viennent à se toiser, l'un imputant à l'autre le triste découpage du ruban, qui inaugura la fin de leur estime mutuelle.

Il est tard. Je me suis perdu. Je voulais parler du Monstre, cet autre qui n'est pas moi, qui n'est pas humain.

Qui n'est pas humain ? Qui sait.
On peut vivre en toute quiétude, tout en étant pleinement conscient que le "moi" que je perçois, est sans doute mensonger. Je peux parfaitement choyer ma façade en l'offrant au regard d'autrui, qui a à mes yeux une importance bien plus grande que le mien propre, et décider d'ignorer ce qui est tapi dans la maison du moi, qui n'est pas accessible au public. On scelle tout ça, on paraît, et surtout PAS de questions, Ce qui est derrière les murs DOIT y rester.

Au contraire, quand il semble qu'au cours d'un échange, l'autre parle d'un toi qui n'est pas cousu (de fil blanc) sur le masque, horreur. Horreur parce que toi-même, tu ne connais que le masque, et ne peux faire que des hypothèses sur la grouillante myriade des toi qui sont peut-être derrière. Et quand l'autre, même par inadvertance, pose un doigt sur le bord du masque, tu assistes, impuissant, à son effritement. Mais plutôt que
d'affronter honnêtement des vérités obscures, tissées d'ombres, vaporeuses et changeantes, tu nies le mystère du moi, et par là même, tu fais de l'autre un étranger au lieu de constater ta propre altérité. Parce que l'autre a remit en question ce que tu crois être, ce que tu veux être par commodité, par peur, aussi, alors c'est lui qui ne te connait pas, il est fautif.

Enfin, c'est quand même flippant les copains, je ne sais pas qui je suis, je ne sais rien de forces intérieures qui me poussent. Où est ma liberté ? Puis-je voir mes fils ? Est-ce que je pourrais supporter de voir que mon agir est le fait de déterminations exogènes qu'habituellement j'impute à ma libre volition ? Est-ce que être libre, ce n'est pas être esclave heureux et masqué (oh zorrooooo, in the cotton fields...) ? Des fois IL Y A DES VOIX DANS MA TÊTE ET DES FOIS JE NE SAIS PAS SI JE SUIS MOI OU SI je suis légion. La dernière phrase était juste pour montrer à quel point je suis un hipster trop fooooouuuu, mais seriousement, le dessous du masque, appelez ça comme vous voulez, surconscient, sousmoi, schizophrènie, il me fait peur.

Zone réflexivité: Putain quelle merde. Je vous jure, le prochain article sera marrant, si je continue à tapoter ce genre de daube textuellement badante, je vais finir en vieux-jeune aigri et mes lecteurs (humour) vont fuir comme des paniers percés.