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mardi 26 avril 2011

Philosophie, grand-mère et obscénités diverses

Ça fait plusieurs fois que je me fais violemment retourner par un texte philosophique. Toi t'arrives, innocent, tu te confies au texte avec ton incandescente pudeur de vierge, tu crois niaisement que la pensée textuelle va s'écouler d'une même limpidité torrentielle dans tes canaux d'analyse cérébraux en découlant d'un ordre logique et cristallin, donc aisément compréhensible. Force est de constater que ça ne se passe jamais comme ça.

Une analogie pertinente serait de comparer le viol mental que le texte fait subir à l'invasion de la maison d'une adorable petite mami (napperons en dentelle, papier peint fané, fauteuils confortables écorchés par un vieux matou, parfum doucâtre de senescence) par une troupe de sado-masochistes avec accessoires ludiques et flaques de foutre inclues.

Non, je le vois bien, vous n'êtes pas horrifiés, je vais vous demander encore une fois de mélanger ces différents éléments dans votre crâne : mami/foutre chaud/S&M/ napperon/fouet/chat/bite.


Voiiiilà, on y est.

vendredi 22 avril 2011

Le concombre, hideux légume fruit du potager infernal d'un Lucifer végétalien

Brah brah, la vie c'est Trop.
Trop de gens à voir, d'endroit à vivre, de choses à faire. Trop de possibilités.

Pas assez de temps.

Temps que l'on jette par les fenêtres.'Videmment, perdre son temps c'est aussi un choix. Un gros connard disa (du verbe diser) tantôt un truc approximativement du style 'Blah blah temps qu'on a aimé perdre pas perdu blah'. Mais merde.

Trop d'espace, le plus petit coin perdu déjà trop vaste pour qu'on puisse l'embrasser et s'en saisir.
Trop de gens, qu'on verra sans connaître, ou qu'on connaitra sans voir.
Trop de saveurs, couleurs, odeurs, qu'on va oublier, gâter, ignorer.
Trop de choix, de possible, de liberté.

Blah blah en notre finitude d'être imparfait s'entrechoquent la soif d'infini, ce besoin de galoper comme un poney nain vers l'absolu, et notre nature lourde et terrestre qui aime le borné, les clôtures et délimitations, les lignes droites et les frontières, les murs et les cartes, les prévisions et le concrete, en un mot comme en 345 (et 2578 si l'on compte les synonymes associés)

[ Pause épluchage concombres ] Il est sympa step-père de faire la cuisine mais on a du personnel prévu à cet effet pas besoin de se salir les patounes [ Pause épluchage concombre ]

le zôm (et la fâme aussi, mais le mot zôm contient le groupe fâme en tant qu'il désigne la zunânité, msuivez ?) a une intelligence reptilienne. Cette intelligence, à ne pas confondre avec le cerveau reptilien, se manifeste avec la petite salope de voix qui nous chuchote: "On est pas bien là à glander dans notre gentillette monotonie quotidienne ?" et nous empêche de retourner la vie et le monde en général comme un gant de toilette sous un troupeau de tapirs volants.

Si je devais chercher à donner une preuve (dogmatique) de l'existence de l'âme, je parlerais de l'impression d'enfermement que l'on ressent parfois dans la carapace corporelle, de ce désir de dépasser en vivacité le corps et les choses, de l'entrevision que l'on fait parfois de ce que serait notre volonté *cataclop*(1) un fois retirée la bride de la contingence charnelle et terrestre.

*cataclop cataclop*(2)


(1) Bruit du mont saint-michel en vitesse de croisière (28 nœuds marins).
(2) Same shit as upstair.

lundi 18 avril 2011

Savatage rapide de jaloux sans envergure

Quatrième de couverture de l'animal que donc je suis de Deuleuze:

'Souvent je me demande, moi, pour voir, qui je suis - et qui je suis au moment où, surpris nu, en silence, par le regard d'un animal, par exemple les yeux d'un chat, j'ai du mal, oui, du mal à surmonter une gêne. Pourquoi ce mal ? J'ai du mal à réprimer un mouvement de pudeur. Du mal à faire taire en moi une protestation contre l'indécence. Contre la malséance qu'il peut y avoir à se trouver nu, le sexe exposé, à poil devant un chat qui vous regarde sans bouger, juste pour voir. Malséance de tel animal nu devant l'autre animal, dès lors, on dirait une sorte d'animalséance l'expérience originale, une et incomparable de cette malséance qu'il y aurait à paraître nu en vérité, devant le regard insistant de l'animal, un regard bienveillant ou sans pitié, étonné ou reconnaissant. Un regard de voyant, de visionnaire ou d'aveugle extra-lucide. C'est comme si j'avais honte, alors, nu devant le chat, mais aussi honte d'avoir honte. Réflexion de la honte, miroir d'une honte honteuse d'elle-même, d'une honte à la fois spéculaire, injustifiable et inavouable. Au centre optique d'une telle réflexion se trouverait la chose - et à mes yeux le foyer de cette expérience incomparable qu'on appelle la nudité. Et dont on croit qu'elle est le propre de l'homme, c'est-à-dire étrangère aux animaux, nus qu'ils sont, pense-t-on alors, sans la moindre conscience de l'être. Honte de quoi et nu devant qui ? Pourquoi se laisser envahir de honte ? Et pourquoi cette honte qui rougit d'avoir honte ? Devant le chat qui me regarde nu, aurais-je honte comme une bête qui n'a plus le sens de sa nudité ? Ou au contraire honte comme un homme qui garde le sens de la nudité ? Qui suis-je alors ? Qui est-ce que je suis ? A qui le demander sinon à l'autre ? Et peut-être au chat lui-même ?'

Tout ça à l'air d'être l'amorce d'une réflexion philosophique intensément ardue, voire une invocation au tube d'aspirine, mais rassurez-vous, pas besoin de lire l'œuvre, laquelle semble s'adresser à une catégorie toute spécifique de malades mentaux dont l'auteur se pose en représentant: les types qui ont honte à poil devant leur chat.

Putain de fiottes d'intellectuels de gauche.

Édition: L'auteur du livre se trouve après vérifications être Derrida, un autre philo-branleurdenouille célèbre.
Édition²:Pas deuxleuz mais Deleuze.

mercredi 13 avril 2011

Mater un magazine matant

L'autre jour, j'urinais dans ma posture habituelle, gracieuse et empreinte de noblesse ; c'est à dire le buste penché vers l'arrière, la tête dirigée dans la direction approximative de Saturne -œil droit mi-clos et gauche fermé, les hanches tournées vers l'ouest pour suivre l'inclinaison de 26 degrés de la jambe droite par rapport au carrelage qui sert d'axe des abscisses, les pieds parallèles distants l'un de l'autre de 12 pouces exactement et les bras levés simulant le ressac de flots imaginés.

Donc je performais mon rituel journalier de vidange, quand soudain, du coin de l'oeil (droit, mi-clos) j'aperçois la face boursouflée de José Garcia, laquelle, fendue d'un sourire barbu de violeur multirécidiviste, mate effrontement ma viri-vulnérabilité ainsi dévoilée.

Ma première réaction fut la honte. Que dirait ma mère s'il elle savait que je montrais mes parties à des parties tierces ?
Puis vint la rage, on a beau être hétéro curieux, il y a des limites que les acteurs de 51ème zone au faciès de bouc mutant ne peuvent franchir impunément.

Rage impuissante, car hélas, le rituel est en cours, et je me démène en vain pour en accélérer le déroulement, agitant hystériquement le bâton cérémoniel pour signifier aux ouailles qu'il faut vider les lieux. Mais, alors que tout semblait perdu, et que le voyeur pédéraste triomphe, une idée s'extrait de la meute intérieure aux aboiements vengeurs. En gardant le haut du corps immobile, je déplace la jambe gauche pour qu'elle puisse supporter le poids du corps entier. puis, précautionneusement, rotationne la droite de manière à ce que v= 2.4 cm/seconde, vitesse optimale considérant le besoin de stabilité du bassin dans la continuation du rituel. À T+ 4 secondes après le début de la périlleuse manœuvre, José prend un kick bien senti -quoiqu'un peu lent- qui le fait chuter derrière la machine à laver dans un bruit de pages froissées.

Chasse rideau.

dimanche 10 avril 2011

Une famille en Nord

Parfois, et de plus en plus souvent maintenant que les beaux jours arrivent, j'entends, qui proviennent d'un jardin proche, des échanges vocaux qui feraient passer la plus croustillante scène de bienvenue chez les chtis, celle où des analphabètes consanguins sous alcool essayent d'imiter le parlé humain (1), pour un congrès de l'académie française.

Une chose reste sûre, il s'agit bien d'une tentative d'exprimer une pensée, bien que le terme "pensée" soit sans doute trop fort pour définir le piètre simulacre de connexion cérébrale -aussi vétuste qu'un réseau télécom malien- qui tient lieu d'intelligence à ces êtres. Ces cris, s'ils paraissent marquer une volonté de signifier, ou, en tout cas, de communiquer, n'en sont pas moins extrêmement dépourvus de la plus infime parcelle du plus minuscule atome d'indice laissé par une indiscernable et hypothétique trace de civilisation.

Si je voulais en toute humilité m'avancer modestement à révolutionner la science moderne, j'affirmerais que je suis en présence du quasi mythique chaînon manquant qui fit -et fait encore- couler tant d'encre dans les luttes entre créationnistes et évolutionnistes.
Aucune preuve tangible ne peut à ce stade être présentée, mais le témoignage de votre serviteur, qui vous assure de sa sincérité et met son honneur ainsi que son nom en jeu: jamais dans mon éminente carrière de biologiste-anthropologue de renom il ne me fut donné à entendre de cris si primitifs provenant de gosiers -a priori- presque humains. À ces sons gutturaux, ma fibre scientifique hypertrophié subit un terrifiant ébranlement, signalant que l'auteur, la chose à l'origine de ce cri était de manière certaine un vestige de temps immémoriaux, qui, bien que vivant en ville, avait conservé intact son indomptable férocité primitive.
Qu'un milieu urbain ait si peu d'influence sur le développement d'un individu qu'il garde inviolée sa singularité atypique idéale (2) peut étonner, mais on se rappelera à cette occasion les cas d'autarcie grégaire constatés par les docteurs Graham et Stephenson de l'école de Dublin, dont les travaux ont montrés la préservation de leur état premier de groupes entiers alors même qu'ils étaient en contact avec des populations allogènes plus évoluées (3).

Une question reste à élucider en dernière instance: comment une tribu d'hommes en devenir -dix-mille ans d'évolution restant jusqu'à l'homo sapiens- a t'elle réussie à acheter une maison ?


(1) Il s'avère que cette scène dure tout le film.
(2) Clin d'oeil Weberien que mon lecteur sociologue aura saisi.
(3) Pour plus de précision se reporter à leur ouvrage: "Les animaux humains, Étude sur trois générations des populations écossaises souillant la sainte terre d'Irlande", qui est un modèle de rigueur scientifique et d'objectivité.

jeudi 7 avril 2011

La modernité est une pute pro-ana

Je me suis juré de rester pur jusqu'au mariage. Question de principe, vous voyez, genre porter fièrement l'étendard immaculé de ma virginité (conservée au prix d'un impressionnant marathon onanistique) sur le champ de bataille qu'est ce siècle impie où le paganisme sexuel hippie le plus débridé est devenu la répugnante norme.

Mais, bien que je m'épatasse moi-même par ma volonté de fer une telle ascèse, je dois avouer que parfois elle plie, se tortillant comme le cobra sous le charme chantant de délicieux minois vaquant de-ci de-là. Aujourd'hui par exemple, le coup lâchement porté à mes mâles parties provenait d'une bête admirable, et admirablement en phase avec les canons de la mode actuelle, qui clament que tous les mâles doivent être musclés (mais de manière "naturelle", façon ouvrier du bâtiment macho macho olé olé), et toutes les femelles des cintres à gros heinsses pour vêtements de luxe minimalistes (portés en toute innocence, cependant, on est pas des putes). Elle était donc, en toute objectivité, peu vêtue (tout en affectant un air de candeur virginale du plus bel effet), et montrait suffisamment de jambes pour qu'un habile boucher puisse en découper cinquante belles tranches sans toucher à la jupe (ou au foulard de mami, c'est selon, le motif pot-pourri et couleur automne à l'agonie portant à confusion).

Ces jambes, mon seigneur ! Un princier mât de cocagne, un fantastique ascenseur cuivré vers le palier septième des cieux, une pièce de viande sans viande comme on en voit que chez les tops ukrainiens.
Et ce visage mon bon monsieur ! On aurait dit que l'ange de l'exhibitionnisme était venu-nu faire du deltaplane sur le tarmac de ma fac.
Et ces gourdes, ma bonne dame ! A t'on pas idée de doter une cruche de si splendides gourdes !

Raaaaah ! Femme, sois un homme !

Oublie ça, veux-tu.

Plutôt, concentre-toi davantage sur le contenu et moins sur ce packaging qui fait de toi rien de plus qu'un objet sexuel turpide ! Sûr, je n'aime pas non plus la grise marmotte de bibliothèques universitaires, surtout quand elle est doublée d'une grosse vache milka, mais il y a certainement un juste équilibre, non ?

mercredi 6 avril 2011

Du haut de mon piédestal d'ignorance, je profère des vérités éternelles.

[Suite à l'article affreusement niais et préado (emo même, je suis en train de perdre toute estime personnelle), voici en avant première l'essai philosophique à deux mains de BHL et Bill Kaulitz, écrit sous doliprane 1000 une nuit d'insomnie]

Je voulais dormir tôt, mais c'est foutu. Je suis trop impressionnable. Après une conversation relativement anodine, de nouveau, le plateau de mes certitudes n'a plus d'assiette, et vacillent ainsi les couverts de ma tranquillité d'esprit.

Où est le monstre ? J'ai parfois l'impression de connaître des gens, et je crois qu'ils me connaissent, connaissance réciproque, qui, même superficielle, reste valable dans l'action concrète. Puis on se rend soudain compte que le fil tendu au-dessus de l'abîme est arrimé à un décors de théâtre en lambeaux. Bordent le gouffre il y a respectivement Cours et Jardin, lesquels, bernés par cette mince pelure de pelote, croient chacun tenir pour acquise la bobine de l'autre. Puis un beau jour, ou peut-être une nuit, surgit l'aigle noir de la lucidité ; le lien est rompu, seul reste le vide. Cours et Jardin, par dessus la mâchoire denudée, se considérant d'abord avec stupeur, en viennent à se toiser, l'un imputant à l'autre le triste découpage du ruban, qui inaugura la fin de leur estime mutuelle.

Il est tard. Je me suis perdu. Je voulais parler du Monstre, cet autre qui n'est pas moi, qui n'est pas humain.

Qui n'est pas humain ? Qui sait.
On peut vivre en toute quiétude, tout en étant pleinement conscient que le "moi" que je perçois, est sans doute mensonger. Je peux parfaitement choyer ma façade en l'offrant au regard d'autrui, qui a à mes yeux une importance bien plus grande que le mien propre, et décider d'ignorer ce qui est tapi dans la maison du moi, qui n'est pas accessible au public. On scelle tout ça, on paraît, et surtout PAS de questions, Ce qui est derrière les murs DOIT y rester.

Au contraire, quand il semble qu'au cours d'un échange, l'autre parle d'un toi qui n'est pas cousu (de fil blanc) sur le masque, horreur. Horreur parce que toi-même, tu ne connais que le masque, et ne peux faire que des hypothèses sur la grouillante myriade des toi qui sont peut-être derrière. Et quand l'autre, même par inadvertance, pose un doigt sur le bord du masque, tu assistes, impuissant, à son effritement. Mais plutôt que
d'affronter honnêtement des vérités obscures, tissées d'ombres, vaporeuses et changeantes, tu nies le mystère du moi, et par là même, tu fais de l'autre un étranger au lieu de constater ta propre altérité. Parce que l'autre a remit en question ce que tu crois être, ce que tu veux être par commodité, par peur, aussi, alors c'est lui qui ne te connait pas, il est fautif.

Enfin, c'est quand même flippant les copains, je ne sais pas qui je suis, je ne sais rien de forces intérieures qui me poussent. Où est ma liberté ? Puis-je voir mes fils ? Est-ce que je pourrais supporter de voir que mon agir est le fait de déterminations exogènes qu'habituellement j'impute à ma libre volition ? Est-ce que être libre, ce n'est pas être esclave heureux et masqué (oh zorrooooo, in the cotton fields...) ? Des fois IL Y A DES VOIX DANS MA TÊTE ET DES FOIS JE NE SAIS PAS SI JE SUIS MOI OU SI je suis légion. La dernière phrase était juste pour montrer à quel point je suis un hipster trop fooooouuuu, mais seriousement, le dessous du masque, appelez ça comme vous voulez, surconscient, sousmoi, schizophrènie, il me fait peur.

Zone réflexivité: Putain quelle merde. Je vous jure, le prochain article sera marrant, si je continue à tapoter ce genre de daube textuellement badante, je vais finir en vieux-jeune aigri et mes lecteurs (humour) vont fuir comme des paniers percés.