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mercredi 6 avril 2011

Du haut de mon piédestal d'ignorance, je profère des vérités éternelles.

[Suite à l'article affreusement niais et préado (emo même, je suis en train de perdre toute estime personnelle), voici en avant première l'essai philosophique à deux mains de BHL et Bill Kaulitz, écrit sous doliprane 1000 une nuit d'insomnie]

Je voulais dormir tôt, mais c'est foutu. Je suis trop impressionnable. Après une conversation relativement anodine, de nouveau, le plateau de mes certitudes n'a plus d'assiette, et vacillent ainsi les couverts de ma tranquillité d'esprit.

Où est le monstre ? J'ai parfois l'impression de connaître des gens, et je crois qu'ils me connaissent, connaissance réciproque, qui, même superficielle, reste valable dans l'action concrète. Puis on se rend soudain compte que le fil tendu au-dessus de l'abîme est arrimé à un décors de théâtre en lambeaux. Bordent le gouffre il y a respectivement Cours et Jardin, lesquels, bernés par cette mince pelure de pelote, croient chacun tenir pour acquise la bobine de l'autre. Puis un beau jour, ou peut-être une nuit, surgit l'aigle noir de la lucidité ; le lien est rompu, seul reste le vide. Cours et Jardin, par dessus la mâchoire denudée, se considérant d'abord avec stupeur, en viennent à se toiser, l'un imputant à l'autre le triste découpage du ruban, qui inaugura la fin de leur estime mutuelle.

Il est tard. Je me suis perdu. Je voulais parler du Monstre, cet autre qui n'est pas moi, qui n'est pas humain.

Qui n'est pas humain ? Qui sait.
On peut vivre en toute quiétude, tout en étant pleinement conscient que le "moi" que je perçois, est sans doute mensonger. Je peux parfaitement choyer ma façade en l'offrant au regard d'autrui, qui a à mes yeux une importance bien plus grande que le mien propre, et décider d'ignorer ce qui est tapi dans la maison du moi, qui n'est pas accessible au public. On scelle tout ça, on paraît, et surtout PAS de questions, Ce qui est derrière les murs DOIT y rester.

Au contraire, quand il semble qu'au cours d'un échange, l'autre parle d'un toi qui n'est pas cousu (de fil blanc) sur le masque, horreur. Horreur parce que toi-même, tu ne connais que le masque, et ne peux faire que des hypothèses sur la grouillante myriade des toi qui sont peut-être derrière. Et quand l'autre, même par inadvertance, pose un doigt sur le bord du masque, tu assistes, impuissant, à son effritement. Mais plutôt que
d'affronter honnêtement des vérités obscures, tissées d'ombres, vaporeuses et changeantes, tu nies le mystère du moi, et par là même, tu fais de l'autre un étranger au lieu de constater ta propre altérité. Parce que l'autre a remit en question ce que tu crois être, ce que tu veux être par commodité, par peur, aussi, alors c'est lui qui ne te connait pas, il est fautif.

Enfin, c'est quand même flippant les copains, je ne sais pas qui je suis, je ne sais rien de forces intérieures qui me poussent. Où est ma liberté ? Puis-je voir mes fils ? Est-ce que je pourrais supporter de voir que mon agir est le fait de déterminations exogènes qu'habituellement j'impute à ma libre volition ? Est-ce que être libre, ce n'est pas être esclave heureux et masqué (oh zorrooooo, in the cotton fields...) ? Des fois IL Y A DES VOIX DANS MA TÊTE ET DES FOIS JE NE SAIS PAS SI JE SUIS MOI OU SI je suis légion. La dernière phrase était juste pour montrer à quel point je suis un hipster trop fooooouuuu, mais seriousement, le dessous du masque, appelez ça comme vous voulez, surconscient, sousmoi, schizophrènie, il me fait peur.

Zone réflexivité: Putain quelle merde. Je vous jure, le prochain article sera marrant, si je continue à tapoter ce genre de daube textuellement badante, je vais finir en vieux-jeune aigri et mes lecteurs (humour) vont fuir comme des paniers percés.

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